Frères de Notre-Dame de Miséricorde

En 1851 Victor Scheppers et sa congrégation de frères ouvraient un pensionnat à la Melaan à Malines en Belgique, connu sous le nom de Scheppersinstituut, appelé à ce moment-là Pensionnat Saint-Vincent-de-Paul.

Pensionnat Saint Vincent de Paul

Jusqu'en 1844 les Frères de Notre-Dame de Miséricorde demeurent dans leur premier couvent dans la rue des Béguines. Cette année-là ils vont s'établir dans le couvent aménagé à la Melaan. En 1845 Victor Scheppers y fonde une école de jour gratuite.

La façade ancienne de l’Institut Scheppers

Après que l'école de jour soit transférée au Olivetenhof en 1849, il y a de la place au Melaan pour de nouvelles initiatives. Victor Scheppers y comptait fonder un orphelinat. Il souhaitait y accueillir des jeunes gens acquittés de la maison de correction de Saint-Hubert. Il n'y aura pas d'orphelinat par ce que la ville de Malines fondait elle-même son orphelinat.
 
Dans le courant de l'année scolaire 1851-52 on décide de fonder un pensionnat au Melaan. Pour cela on rédige et propage un prospectus au mois de mars 1852. Ce sera le  Pensionnat Saint-Vincent-de-Paul, le très connu Scheppersinstituut d'aujourd'hui. En 1871 le pensionnat compte 300 internes. Des lettres d'anciens élèves de ce temps témoignent de leur grande considération pour leur Révérend Père  comme ils nomment le fondateur de leur école.

Un développement rapide

La croissance continue du nombre d'internes crée souvent des problèmes d'expansion pour les frères. La rédaction de projets et les aménagements se font sous la direction du frère Vincent.
 
Le 12 février 1852 la congrégation acquiert une partie du couvent des Pauvres Claires, inauguré en 1501 et démoli par les Français en 1794. Par l'acquisition d' immeubles limitrophes des possibilités d'expansion dans la Melaan et la rue Thabor se présentaient.
 
Les années suivantes d'autres immeubles dans la rue Thabor étaient acquis. En 1855 la ville de Malines vendait les immeubles dans lesquels de 1675 jusqu'à 1808 était installée une école de béguines qui après avait connu plusieurs autres destinations. En 1857 la ville léguait la propriété d'une petite rivière qui traversait la grande cour d'est en ouest aux frères.
 
Malgré le nombre croissant des élèves pendant la première décennie, les jeunes internes étaient logés d'une façon saine et convenable suivant les normes de ce temps. Un nouveau bâtiment dans la rue Thabor avec des locaux de classe au rez-de-chaussée, un dortoir (Saint-Victor) au premier étage et au grenier de l'espace pour les coffres, augmentait encore le confort de séjour. 

L'internat est un village

L’Institut Scheppers

Là où quelques centaines d'élèves séjournaient des mois durant, il y avait évidemment beaucoup d'activités: cultiver des légumes, cuisiner, laver, réparer les souliers et les vêtements, la coupe des cheveux… Un pensionnat du  19ième siècle avait beaucoup d'un village.
 
Les frères élevaient des cochons et avaient une vache. L'entretien des bâtiments, faire les lits, le soin des malades, autant de tâches accomplies par les frères ou par des domestiques, souvent des anciens détenus.
 
Il est évident que dans un pensionnat en plus de l'enseignement et beaucoup de pratiques pieuses, il devait y avoir du temps pour la distraction: jeux, chant, promenades, du théâtre…

Le musée

L’ancien musée dans l’Institut Scheppers

Le cheval de parade de l'institution était le musée. Le frère Vincent commença ce cabinet de curiosités à partir du premier jour du pensionnat. Le 18 octobre 1851 il demanda aux collègues à Vilvorde de collectionner des pièces de monnaie.
 
Les frères à l'étranger surtout étaient des fournisseurs d'objets extravagants. A la fin des années 1850 une pantoufle du pape était un des objets convoités.
 
Le musée fut agrandi la décennie suivante. Les anciens élèves qui faisaient des voyages d'étude ou de commerce également participaient au développement de cette collection d'objets exotiques. 

Visite éminente

Dans beaucoup de lettres du frère Vincent furent exprimées la fierté et la gratitude quand il décrivit le développement du pensionnat. Les visites et les paroles élogieuses de hauts dignitaires étaient chaque fois mentionnées avec fierté et parfois avec de l'humour dans ces lettres.
 
Un hôte éminent souvent reçu était le cardinal Sterckx. Au moins deux fois par an il était l'hôte au Melaan: une fois pour la solennité de la première communion et de la confirmation en une seconde fois pour la distribution des prix. Des dignitaires ecclésiastiques étaient invités souvent à l'école et les vicaires surtout honoraient de leur présence les solennités. 

Un pensionnat pour environ 300 enfants ...

Quand le frère Vincent décédait le 18 septembre 1871 après une courte maladie, il laissait derrière lui une grande école. Il ne l'avait pas seulement dirigée comme directeur, mais y avait également mis toute sa connaissance et son expérience comme homme de métier.
 
Ses successeurs voyaient se développer l'institut. Dans l'offre des possibilités d'enseignement de la congrégation le pensionnat était mentionné dans les rapports tri-annuels comme un pensionnat pour environ 300 enfants de la bourgeoisie. 

Une conception d'éducation et d'enseigne- ment propre

Le Pensionnat Saint-Vincent-de-Paul débuta en 1851 un peu hésitant comme un petit pensionnat ne sachant pas bien quelle couche de la population atteindre et n'ayant pas de conception d'éducation et d'enseignement précise. De par la pratique très vite une conception d'éducation et d'enseignement propre se précisait. A côté de l'ordre et de la discipline une éducation religieuse et une orientation de vie seraient centrales.
 
Un style direct et chaleureux marquait le projet pédagogique basé sur la confiance et une sphère presque familiale. Avec un vrai sens du réel la congrégation s'orientait vers les nouveaux besoins d'une société continuellement en évolution au 19ième siècle. On ne se fixera pas sur le latin et la culture classique, mais les mathématiques et les langues modernes seront les atouts forts de cet enseignement.
 
Après un bain de jouvence dans un milieu francophone et un enseignement approprié les jeunes étaient capables de trouver leur chemin dans l'administration francophone et la vie économique qui étaient de rigueur en Flandre ce temps-là.

Les anciens élèves et l'école: un couple solide

Le premier Comité de l’Association des Anciens Élèves

Après que sous l'impulsion du frère Pascal une association d'anciens élèves avait déjà été fondée à Alsemberg,  il n' était pas pensable que Malines ne connut son association d'anciens .
 
Le 26 juillet 1908 l'association des anciens élèves organisait une première réunion. Environ 200 anciens élèves se réunissaient dans leur ancienne école pour une messe solennelle, des discours et un banquet fastueux.
 
La première réunion générale se passait dans une atmosphère enthousiaste. La proposition du comité provisoire d'organiser des réunions bi-annuelles, était rejetée. Les anciens élèves préféraient revoir chaque année leur seconde maison paternelle.
 
Lors des discours et des toast de santé le frère Pascal, directeur à Alsemberg et un des premiers anciens élèves de Scheppers avait l'occasion de prendre la parole. Il parlait le néerlandais et en donnait la raison: entre Flamands la langue néerlandaise avait la priorité.
 
Il connut immédiatement un grand succès auprès du politicien et patron des briqueteries Emile Van Reeth , qui exprimait son émotion en écoutant le néerlandais. Le compte-rendu de la première réunion était pourtant tout à fait en français. Les années suivantes cela changeait. Tous les discours furent également enregistrés en néerlandais.

Le cardinal Mercier et le Comité de l’Association des Anciens Élèves

Pour ce qui concernait l'association des anciens élèves la voie était tracée jusqu'à la première Guerre Mondiale. Ses réunions étaient des fêtes auxquelles assistaient 250 à 350 personnes qui rendaient honneur au fondateur Scheppers, aux frères, à l'école et aux anciens élèves de mérite.
 
Hors de ces réunions des séances de théâtre et des soirées musicales étaient organisées, des bourses d'études étaient accordées et des élèves méritants couronnés. Dans les discours on pouvait discerner un certain militantisme catholique. Lors de la première réunion déjà Emile van Reeth ne permit pas de doute: la cause catholique a besoin de nous.
 
En 1912 l'anniversaire quinquennal de l'association des anciens élèves connut un éclat extra grâce à la présence du cardinal Mercier et du ministre Prosper Poullet. Ce dernier prononça un discours polémique en défense de l'enseignement catholique.

Ecole privée

Dans la période jusqu'à la première Guerre Mondiale les frères géraient l'enseignement et la vie d'internat en toute indépendance. Le pensionnat se situait complètement dans une sphère privée, c'est-à-dire que les frères offraient leurs services pour lesquels les parents payaient une pension sans contrôle ni reconnaissance des autorités.  

Cour de récréation de l’Institut Scheppers

Les frères dirigeaient leur école suivant les nécessités de la société et tenaient compte avec succès des souhaits des parents.  Ce temps-là l'éducation était imprégnée d'une vision de vie basée sur la chrétienté. Dans leur contact avec les élèves les frères créaient une sphère de simplicité, de gaieté et de camaraderie.
 
La surveillance et la discipline à chaque moment et à chaque place, une évaluation permanente des élèves et une saine émulation, une proclamation publique des résultats scolaires, une variation entre l'étude et des récréations animées, pendant lesquelles les frères participaient au jeu et au sport et beaucoup d'activités culturelles comme la musique, le théâtre et la lecture étaient autant de moyens d'éducation appliqués. 

Une disponibilité permanente

Ce mode d'éducation exigeait des frères une disponibilité permanente. Leur travail inlassable et désintéressé a été loué à maintes reprises.
 
La majorité des frères acquéraient leurs connaissances et leur savoir-faire dans la pratique. L'expérience, l'étude personnelle, l'apprentissage d'un frère aîné, des leçons au juvénat et au noviciat étaient autant de voies pour affronter les défis de l'éducation et de l'enseignement.

Institution modèle

Dans une rétrospective de sa vie et sa carrière le frère Théodore écrivit avec beaucoup d'estime de Scheppers. Ce grand défenseur de la nécessité d'une école normale propre qui sera fondée après la première guerre mondiale à Alsemberg, constatait une grande lacune de formation dans beaucoup d'institutions de la congrégation… mais, pas à Scheppers.
 
Dans la présentation de la congrégation Scheppers était une institution modèle, correspondant aux exigences et attentes des parents et des élèves, disposant de professeurs capables et qui à peu près chaque année connaissait plus de candidats que le pensionnat ne pouvait en héberger. 

Directeur d'école et supérieur de communauté

Depuis la fondation du Pensionnat Saint-Vincent jusqu'au passé immédiat c'était la règle que la direction de l'école fut exercée par le supérieur de la maison de Malines qui faisait fonction de Maison-Mère. Ce qui signifiait que la direction de l'école et la direction de la communauté des frères étaient intimement liées.  
 
Après les longues années de direction du frère Vincent, de 1851 jusqu'à sa mort en 1871, les directeurs se suivaient avec une grande fréquence. Ceci était la conséquence du nombre d'activités croissantes de la congrégation et des résolutions du Supérieur Général de nommer des frères d'une grande expérience et d'un talent d'organisateur dans d'autres maisons.

Un nouveau bâtiment pour un nouveau siècle

Au seuil du 20ième siècle le pensionnat se préparait pour une nouvelle ère. Un nouveau bâtiment devrait constituer l'expression contemporaine de sa vision et de sa vitalité. L'architecte Jozef Rooms(1871-1929) dessinait les plans.

La cage de l’escalier dans les bâtiments érigés en 1902

Le 1er mai 1901 Le Conseil Municipale de Malines donna sa permission  de surplomber le ruisseau qui traversait les terrains. Quelques vieilles constructions étaient démolies et faisaient place pour une construction profilée en briques rouges et blanches avec une grande cage d'escalier, une salle de fêtes avec galerie, des salles spacieuses pour un musée ; une salle de dessin, un local de physique , plusieurs dortoirs dédiés aux anges et aux saints et dans la cave un lavoir et un local pour le cirage des souliers.
 
Le président de l'association des anciens élèves, F. Giele, considérait les bâtiments, surtout la salle de fête, qui étaient construits  parmi les plus belles constructions similaires de Belgique.

Une faute de beauté

Les premières années après l'occupation du nouveau bâtiment en 1902 les ailes latérales furent renouvelées et adaptées . Disposant d'une construction fonctionnelle et d'arbres dans la cour de récréation, le pensionnat présentait un aspect contemporain.
 
La construction présentait tout de même une faute de beauté: les architectes avait omis de prévoir des toilettes à proximité des dortoirs!  Elles furent ajoutées après, maçonnées comme une colonne contre le bâtiment et furent enlevées plus tard.
 
Le nouveau bâtiment était caché  derrière le mur du couvent du 19ième siècle, qui attendait également une rénovation. En 1906 le supérieur jugeait que le Scheppersinstituut , après les nouvelles constructions et les adaptations, présentait une ensemble imposant et resplendissant, construit suivant les règles de l'art et avec le confort attendu, mais qu'une nouvelle façade le long du Melaan et une nouvelle chapelle étaient d'une première nécessité.

Une construction rêvée qui ne se réalisa jamais

En 1913 on prévoyait des adaptations et des transformations à la façade. Des plans furent dessinés pour renouveler les bâtiments le long du Melaan. On choisit pour une construction néo-gothique qui s'accorderait avec la chapelle toujours existante.
 
Les plans furent dessinés par Edmond Feel. Au moment que l'entrepreneur avait déjà livré des matériaux et que les travaux pouvait commencer en 1914, la grande guerre éclata.
 
Après 1918 on abandonna les plans… quoique que l'entrepreneur ne pouvait récupérer que la moitié de ses matériaux. Les cartes postales déjà imprimées témoignent du bâtiment rêvé… qui ne se réalisa jamais.

Une école en temps de guerre

L'année scolaire 1914-1915 fut la plus marquée par la guerre. Par le bombardement sur Malines le 8 octobre le pensionnat était obligé de fermer ses portes. Fin octobre la vie reprenait au Melaan.
 
Sous l'occupation allemande l'enseignement ne pouvait être organisé que d'une façon réduite. Parce que la cathédrale Saint-Rombaut ne pouvait provisoirement pas servir pour les services religieux, la chapelle du pensionnat fut incorporée comme église paroissiale.

Souvenir de guerre

En 1920, lors de l'inauguration de la plaque commémorative des anciens élèves tombés au champ de bataille, une cantate d'hommage fut exécutée. Dans la suite elle fut souvent reprise, entre autres en 1927 à la célébration du 75ième anniversaire de l'école et en 1952, lors du centenaire et des célébrations à l'occasion de la translation de la dépouille mortelle de Victor Scheppers à Malines et de l'inauguration de la chapelle mortuaire.
 
Un des chants de la cantate devint le  Schepperslied, le chant culte des élèves et surtout des anciens élèves. Le chant exprime la gratitude et la nostalgie du lieu où l'air est rempli de chants de fils d'été, où les jeunes esprits étaient  nourris, formés, disciplinés, et qu'il y avait pour les petites et les grandes douleurs  un cœur ouvert comme un abri et un bouclier"… comme quoi les souvenirs de la jeunesse reçoivent un éclat et que même les expériences négatives sont digérées et rationalisées. 

Néerlandisation

Après la Première Guerre Mondiale l'Institut Scheppers allait se défaire de son cocon francophone et bourgeois et s'adapter aux nouveaux temps. La néerlandisation était un des premiers défis devant lequel l'institut se voyait placé. Suite à ce renouveau de nouvelles perspectives se développaient.
 
Durant la première moitié du 20ième siècle l'école évoluera d'un pensionnat privé francophone, sans contrôle des autorités, vers une école d'humanités modernes, qui délivrera des diplômes homologués, ouvrant pour ses élèves les portes de l'enseignement universitaire.
 
Les six années de la section préparatoire recevaient dans les années cinquante le nom de ce qu'elles étaient réellement: une école primaire. 

La vie scolaire durant la Deuxième Guerre Mondiale

Fin 1939 les circonstances de guerre se faisaient déjà sentir dans la vie scolaire. Quelques frères étaient mobilisés, ce qui rendait l'organisation de la vie au pensionnat plus difficile. Quand l'Allemagne envahissait la Belgique le 10 mai 1940, le congé de la Pentecôte (12 mai) fut avancé d'un jour.
 
Tout le monde quittait l'institut. Quelques frères et l'aumônier partaient pour  la France. Le frère Basile, directeur, et quelques frères restaient à Malines. Le 19 mai à 23 heures les soldats allemands rentraient dans l'institut. Ils confisquaient un des dortoirs et souhaitaient se servir du lavoir des élèves. Selon le directeur ils se comportaient d'une façon correcte et il ne pouvait se plaindre de leur conduite.  
 
Le 4 juin les cours reprenaient avec une cinquantaine d'externes et le 24 juin 145 internes s'y ajoutaient. L'année scolaire était prolongée jusqu'à la fin juillet. La nouvelle année scolaire reprendra le 2 septembre. Entre-temps les frères rentraient de l'évacuation et les cours reprenaient.
 
Le 30 septembre les Allemands évacuaient les locaux. La vie à l'institut suivait son rythme habituel jusqu'au moment où il fut sérieusement dérangé fin 1943 et les premiers mois de 1944. Début décembre 1943 le directeur recevait l'ordre d'évacuer l'institut afin de loger 500 soldats allemands qui se retiraient des lignes durant quelques jours.
 
Après que les élèves étaient renvoyés chez eux, que les locaux étaient aménagés suivant les instructions des Allemands et que les frères avaient travaillé 24 heures sous la direction du frère directeur Omer, l'information arrivait que les locaux ne seraient pas occupés. Début janvier les cours pouvaient reprendre avec environ 400 élèves.
 
En avril les violences de la guerre se faisaient cruellement sentir. Malines fut bombardée le 19 et 22 avril et le 1er mai. Il y avait beaucoup de dégâts, lors du troisième bombardement l'institut fut préservé comme par miracle, écrivit le frère directeur.
 
Le 10 mai les Allemands occupaient les locaux. Entre-temps les cours furent donnés à l'école Saint-Jean. Chaque jour 100à 200 civils venaient chercher un abri à l'école. Au début du mois de mai un enfant fut même né dans le lavoir, aménagé en abri.
 
Le 4 septembre Malines fut libérée et vers la fin de ce mois une nouvelle année scolaire pouvait commencer. Des soldats anglais, qui occupaient une partie du bâtiment, la vie d'école ne connut pas beaucoup d'inconvénients, affirmait le directeur.

Exit l'internat

En septembre 1967 80 chambrettes furent occupées par les élèves des classes supérieures. L'école était fière de son internat. Des 1000 élèves il y avait à peu près 300 internes. Depuis lors ce nombre a baissé d'année en année.
 
En 1988 on décida de supprimer progressivement l'internat. L'école pouvait faire usage des chambrettes comme locaux de classe. Une tradition d'à peu près 100 ans disparaissait. Au quatrième étage, le long du Melaan, les rangées de petits radiateurs rappellent encore le luxe de chauffage individuel, installé dans les années 1960 pour adapter la vie d'internat aux exigences de ce temps. 

Métamorphose

L'école évolua de maximum 400 élèves à 400 élèves dans la maternelle et l'école primaire et à peu près 800 élèves au secondaire. D'un internat avec quelques externes elle devenait  exclusivement un externat. D'une école de garçons elle devenait une école mixte et voyait son corps professoral et sa population se féminiser  de plus en plus.
 
Du début du 20ième siècle on avait beaucoup aménagé mais il n'y avait pas d'argent pour de nouvelles constructions. L'école était un amalgame de classes et de locaux qui étaient souvent aménagés provisoirement pour satisfaire à un besoin d'espace mais qui durant des années parfois restaient des solutions de fortune.

La nouvelle façade de l’Institut Scheppers aménagée dans les années soixante du siècle précédent.

On put satisfaire partiellement aux besoins de locaux quand l'institut prenait possession des anciens locaux de l'école Notre-Dame. Le nombre diminuant d'internes rendait possible le réaménagement des dortoirs en locaux de classe. L'école connut néanmoins continuellement un manque de place.
 
En plus la façade du 19ième siècle au Melaan attendait depuis 1914 déjà sa démolition et une nouvelle construction. Vers 1960 quelques nouvelles acquisitions étaient faites qui permettaient une extension dans la Molenstraat (l'actuelle  Thaborstraat). On y construisait six classes.
 
De nouveaux plans pour une extension et une nouvelle construction le long du Melaan pouvaient être réalisés également. Cette fois-ci ne primaient pas le néo-gothique ou d'autres préférences architecturales, mais bien la fonctionnalité, la sobriété et le béton armé.
 
Le plus grand projet de construction résultait en  13 classes, 2 laboratoires, une salle de gym, un centre culturel, un auditoire, des bureaux, un hall de réception, des locaux d'étude et des chambres à coucher.

La construction continue

Le nombre croissant d'élèves plaçait l'école devant d'autres problèmes de place et créait de nouveaux besoins: un centre documentaire, des locaux pour le bricolage et surtout une grande salle de sports. Les frères étaient très attentifs aux possibilités d'achat d'une maison ou d'un magasin dans le voisinage.

L’ancien et le nouveau au commencement de 2000

Le manque de classes, d'espace de jeux et de développement  pour la jeunesse était un fil rouge dans l'histoire de Scheppers. La recherche de locaux de classe, de dortoirs, d'espace de vie et de plaines de jeux était un souci continuel pour chaque directeur, du frère Vincent en 1851 jusqu'au directeur Vercauteren en 2001.
 
Durant les années scolaires 2000-2201 et 2002 l'Institut Scheppers était de nouveau un terrain à bâtir. Le vieux bâtiment, érigé au 19ième siècle et qui traversait la cour de récréation, était démoli. Les murs de la cuisine résonnaient et les fenêtres s'affaissaient, mais la vie d'école continuait.
 
Un moment la cour de récréation devenait plus grande que jamais et la façade du bâtiment centenaire était visible dans toute sa largeur. Une nouvelle construction empêche de nouveau la vue sur l'espace ouvert de la cour de récréation. De nouvelles classes attendent de nouvelles générations d'élèves. 

L'observatoire

Non seulement Frank Deboosere, mais beaucoup de condisciples pouvaient grâce à l'observatoire vivre leur passion pour l'astronomie et la météorologie durant leurs études secondaires. L'observatoire fut construit par les frères Robert et Timothée en haut de la cage d'escalier dans le bâtiment de 1902. Pour cela les murs du petit balcon à l'étage supérieur étaient surélevés et couverts d'une toiture en forme de coupole. Le frère Robert, professeur de mathématiques et de chimie, ébauchait le projet pour le tout. Le frère Timothée pour sa part passait beaucoup d'heures à façonner la coupole et à préparer les appareils.
 
L'intérêt pour l'astronomie était déjà cultivé à l'école en 1930. Quand les Allemands à la fin de la guerre utilisaient le petit balcon comme poste d'observation, l'idée d'en faire un observatoire permanent croissait. Les professeurs et les élèves intéressés formaient un club dans lequel ils pouvaient pratiquer leur marotte.
 
Dans les années 1970 le club Pallas était actif, avec Frank Deboosere comme président et plaque tournante. Au début des années 1980 Orion était fondé. L'association se réunit encore régulièrement à l'observatoire.

Une vie d'école bouillonnante

A l'Institut Scheppers il restait beaucoup de possibilités pour la pratique des sports, pour des expositions,  des hobbys, des concours de déclamation, un cross, une fête des grands-parents, une semaine culturelle, des excursions de plusieurs jours etc. Hors des programmes et des leçons il y avait et il y a toujours beaucoup plus.
 
Une idée soutenue par plusieurs adhérents peut rapidement être réalisée: une pièce de théâtre, un quiz, une fête musicale ou un restaurant pour rapprocher les parents et les sympathisants. Mais également pour des adaptations techniques, comme l'instauration d'un musée d'histoire naturelle ou un laboratoire de chimie ou de physique, les élèves et les professeurs ensemble mettent la main à la pâte.

A l'internet

Salle des ordinateurs dans les nouveaux bâtiments du début de 2000

Dans les années 1980 on travaillait à l'arraché pour introduire l'ordinateur dans l'enseignement et les activités du secrétariat. En 1997 Scheppers-Malines reçut une place sur le World Wide Web. Ni les professeurs et les élèves de l'école primaire, ni ceux du secondaire ne s'effrayaient de l'introduction de l'ordinateur. Pendant la pause du midi la classe de l'informatique est très visitée.
 
Créer une culture spécifique de l'école dans laquelle les jeunes aiment étudier, aiment vivre ensemble et jouir des festivités, paraît en tous cas une constante dans la tradition de Scheppers. Celui qui consulte le calendrier des dernières années ne peut que confirmer cette affirmation. 

Les 150 ans de l'Institut Scheppers

En 2002 l'Institut Scheppers de Malines fêtait son jubilée de 150 ans d'existence avec entre autres l'édition de SCHEPPERS, ONZE SCHOOL par An Hermans. Ce livre est la source de ce qui précède dans ce scheppersweb.  
 
En 2018 l'Institut Scheppers compte 144 membres du personnel et 1311 élèves: 197 dans la maternelle, 324 dans l'école primaire et 790 dans le secondaire.

Source : SCHEPPERS, ONZE SCHOOL par An Hermans et imprimé en 2002